Aah les voyages en train… la promiscuité, avoir du temps pour rêvasser… cela permet à Globe de faire connaissance 🙂 

C’est DE-FI-NI-TIF, je ne veux plus parler à ce rabat-joie de Trotter. Il me prend pour un idiot… Mais je vais lui prouver que je n’ai pas besoin de lui ! D’ailleurs, les proprios l’ont compris, je ne sais pas comment (qu’est-ce qu’ils sont forts parfois !), mais ils ne nous mettent plus ensemble, ni dans les auberges, ni dans les transports. Au moins ça me laisse l’occasion de découvrir les choses sans Monsieur-je-sais-tout me rabattant les oreilles avec toutes ses connaissances. Et puis surtout… ça m’a donné l’occasion de tomber amoureux… Faut que je vous raconte…

Il y a quelques jours, on a pris un train. Au début, je pestais un peu, parce que Trotter était en hauteur, tranquille, alors que moi, on m’avait bourré à coups de poing (la faute à qui si j’ai grossi ????) sous les sièges à côté d’une valise, une Louis Vuitton en plus, la snob par excellence. Faut admettre que j’étais quand même mieux installé que les proprios qui ressemblaient à deux sardines dans leur boite…ça compense les coups de poing !

Au début, je me concentrai sur l’observation des mœurs chinoises. J’ai ainsi découvert que la plupart d’entre eux devaient avoir des problèmes d’audition, vu qu’ils criaient au lieu de parler, à toute heure du jour et de la nuit. Aussi, j’ai pensé qu’ils devaient avoir une mâchoire formée différemment de celles des occidentaux car ils n’arrivaient pas à la fermer en mangeant et envoyaient des projectiles non identifiés partout (j’en ai même vu un atterrir sur Trotter… bien fait !). Et puis, un truc que j’aimais bien, c’est qu’ils dévisageaient ouvertement les proprios. Je m’étais bien dit qu’ils avaient une sale tête ce jour-là, après ça ils feront peut-être plus attention à leur apparence. Ils sont sensés représentés leur pays quand même !

Au bout d’un moment, je commençais à m’ennuyer, alors je tentais d’engager la conversation avec ma voisine. Valise ou pas, on était dans la même galère, coincés sous les sièges.

« Salut Louise ! ça ne te manque pas trop la France ?

–       …

  –       Hé ! je te parle !

  –       …

  –       Eho ! Louise ! Je sais bien que tu es une valise, en plus, de luxe, mais tu pourrais au moins me répondre !

  –       Euh… Je ne m’appelle pas Louise…

  –       Bah si tu t’appelles Louise, tu es bien une Louis Vuitton ?

  –       Vuitton c’est bien mon nom, mais mon prénom c’est Li, Li Vuitton.

  –       Li Vuitton ? C’est marrant comme nom ! ça ressemble à Louis Vuitton mais pas tout à fait. C’est trop fort ! Tu es de la même famille que Louis ? Tu viens de Paris ?

  –       Non, moi je viens de Beijing. Je ne connais pas la France mais je sais que mon design est inspiré de là-bas… Comment c’est ? »

Et on a commencé à discuter. En fait, les valises chinoises ne sont pas aussi snobs que les Françaises, elles ne le sont même pas du tout !

Li était très gentille, un peu timide. Elle n’arrêtait pas de prendre des coups de pied des remuants passagers. Et j’ai vu que ça l’abimait, alors j’ai étendu mes sangles autant que j’ai pu pour la protéger. Après tout, prendre des coups ça m’arrive tout le temps à moi (Merci super proprios !!)

Elle n’était jamais sortie de son pays, et n’avait pris que le train. Elle m’a raconté la Chine, m’a expliqué gentiment que les comportements bizarres que j’avais observés étaient la norme ici, que les Chinois n’étaient pas sourds et qu’ils n’avaient pas de problèmes de mâchoire.  En fait, c’était juste que les 2 pays n’avaient pas les mêmes codes comportementaux en société. Je suis sûr que même Trotter ne savait pas ça !

En tout cas, une fois qu’on a compris ça, c’est plus facile de comprendre ce qui se passe. Elle m’a aussi dit que les proprios n’avaient pas une sale tête mais que les Chinois étaient encore surpris de voir des Occidentaux dans leur vie quotidienne (Bon, là je suis pas sûr, parce que personnellement, je trouve vraiment qu’ils avaient une sale tête…)

Moi je lui ai raconté nos différentes aventures, comment j’avais été attaqué par une bête sauvage, la plainte à la LDPDSADEV…. Elle a beaucoup ri. Elle est devenue triste quand je lui ai dit que j’étais en colère contre Trotter et m’a dit que Confucius identifiait la colère comme un sentiment très négatif et qu’il ne fallait pas rester fâché contre ses amis… Je dois encore méditer là-dessus…

Elle était tellement gentille que j’avais envie qu’on n’arrive jamais à destination… Je voyais même Trotter s’agiter là-haut sur son perchoir pour voir ce que je faisais. Il devait s’ennuyer alors que moi je passais un moment magique. Quand on est finalement arrivés, Li était toute triste et moi aussi. On ne s’est pas promis de se revoir (bah oui, on est des bagages, on est bien conscients que ce n’est pas nous qui décidons… et on ne peut pas s’écrire non plus…), mais on était tout retournés… Je ne sais pas s’il existe un Dieu des Sacs à Dos, mais si oui, j’aimerais vraiment qu’il nous permette de nous revoir. En guise de cadeau d’adieu, elle m’a demandé de me réconcilier avec Trotter… Je crois que je suis tombé amoureux mais je ne suis pas sûr que je réussirai à pardonner à Trotter…

Écoutez l’épisode!!

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admin5581

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