Comment Globe va-t-il réussir à sortir de la faille?
Bon, réfléchissons… je sais que je suis pas le plus malin des sacs à dos, mais là, tout repose sur moi… Si je ne trouve pas une solution, on va tous rester coincés ici et qui sait de quoi sont capables les animaux du coin ?, mais en plus je vais devenir gris… GRIS ! c’est juste impensable. Donc je vais me transformer en en Sherlock Globe !
Alors voyons, reprenons depuis le début. Comment sommes-nous entrés dans cette dimension ? Je ne me souviens de rien de particulier… pourtant… il a bien dû se passer quelque chose… Ah mais attendez… je crois me souvenir… les proprios… à un moment ils étaient tout excités pour une histoire de « canal »… ça me revient, ils appelaient ça le « canal Lemaire ». de mémoire ils disaient que c’était un lieu réputé pour son paysage impressionnant, ses baleines et ses eaux étrangement calmes… ETRANGEMENT calmes… ETRANGE comme dans « Tiens c’est ETRANGE de changer de dimension »… et les baleines, ces sournoises, elles ont dû servir d’appât… les passagers étaient tellement obnubilés par elles qu’ils n’ont rien remarqué !
J’en suis sûre ! c’est forcément ça ! un canal c’est comme un couloir non ? ça permet de passer d’un endroit à un autre… et ils nous ont conduit là, dans cette dimension pour qu’on laisse tranquille l’Antarctique ! Elémentaire mon cher moi-même !
Très bien, donc maintenant que je sais comment on est arrivé là, il va falloir en sortir… est ce que le capitaine du bateau s’en est rendu compte ? est ce qu’on va rester là pour l’éternité ? est ce que je dois négocier avec les bestioles (pitié noooooooon !) ?
Bon, il faut que je parle au capitaine… ce n’est pas sa première expédition ici, il doit savoir ce qui se passe ! il faut que j’aille dans le poste de pilotage. J’ai bien vu comment Trotter s’y était pris pour sortir, il me suffit de faire pareil.
Hop hop hop, me voilà à mon tour en vadrouille dans les couloirs. De charriot de ménage en desserte de boissons, je me faufile dès que je vois une opportunité de monter vers le dernier pont où doit se trouver le poste de pilotage. J’ai de la chance, mon dernier moyen de locomotion va justement jusqu’au capitaine.
Mais là, petit problème, comment communiquer avec lui ? c’est là que je le vois prendre ses lunettes dans son sac. Je n’en avais pas vu depuis mon magasin d’origine : c’était un sac étanche. Normal sur un bateau ! Je décidais de tenter ma chance avec lui.
« Eho ! Là-haut !
- Ah ! salut toi ! qu’est ce que tu fabriques ici ?
- Salut ! Comment tu t’appelles ? C’est comment la vie sur un bateau ?
- Moi c’est Martin le Marin. Rho, tu sais, au début, c’est un peu dur, le temps de se faire au roulis, et puis, ensuite, la routine, on se balade de port en port, on fait des rencontres éphémères etc
- Et est ce que c’est vrai que vous avez des copines dans chaque port ?
- Ahah ça c’est mon secret, mais disons que le côté sac loup de mer me garantit quelques succès… ne me dis pas que tu es venu jusqu’ici juste pour me demander ça ?
- Ah oui pardon c’est vrai, je suis facilement distrait. »
Et je lui racontais mes découvertes et mes craintes. Il m’écouta très attentivement et observa l’extérieur en même temps.
« Tu n’as pas tort, ce n’est pas la première fois qu’on vient ici, mais je n’ai jamais vu cet environnement. Laisse-moi regarder notre itinéraire »
« Alors voyons, expéditions, zodiac, manchots, ile bidule, base machin… ah voilà : Canal Lemaire. La bonne chose c’est qu’on n’a pas dévié de notre route, il était bien prévu de passer par là. Mais comment allons nous sortir de cette dimension ?
- Y a-t-il un autre « canal » ou un truc du genre dans la suite du voyage ? sinon nous allons tourner en rond ici jusqu’à la fin des temps !
- Laisse moi regarder… alors non, pas là, pas ça non plus… Non il n’y a rien… ou en tout cas… pas pour l’instant !
- Comment ça « pas pour l’instant » ?
- Eh bien… je ne suis pas un loup de mer pour rien ! je sais comment marchent tous ces boutons, il me suffit de… »
Et là, se laissant tomber sur le panneau de contrôle à la faveur d’une vague, je le vis se tortiller dans tous les sens.
Son proprio, le capitaine en personne, revint un peu plus tard et le redressa. Martin me fit un clin d’œil.
« On doit sortir d’ici au plus vite alors j’ai cherché un « canal » ou un « passage » proche de notre position actuelle et qui ne surprendra pas le capitaine . J’ai trouvé le « passage de Drake ». ça va secouer et va falloir que Cap’tain gère bien, mais c’est notre seule chance.
- Tu crois qu’il va y arriver ?
- J’ai toute confiance en lui, mais je te recommande de redescendre au plus vite dans ta cabine et de bien t’accrocher. J’ai entendu parler de ce passage, et c’est l’un des endroits les plus dangereux de la planète.
- Oulala tu me fais peur ! mais il faut prendre le risque si on veut sortir d’ici ! Je repars. Merci Martin ! »
Je redescendis dans la cabine discrètement et je me calais du mieux que je pus. Trotter dormait toujours. Et j’attendis que l’on atteigne ce fameux passage.