Comment faire pour négocier avec un animal sauvage? Trotter donne un exemple de négociations !

Enfin nous revoilà en pleine nature… je ne sais pas pourquoi, mais les proprios ont choisi de rester un temps infini à Buenos Aires… Alors que bon, ça va, les immeubles, les voitures, la pollution, c’est bon on connait ! Surtout que cette ville est pas franchement différente de Paris… Mais bon, ils ont enfin décidé de bouger, et après un périple en bus jusqu’à un coin paumé, puis des heures d’attente, puis un autre bus 4 x 4 on est enfin arrivé.

Globe n’a pas l’air ravi, il faut dire que les marécages alentours sont pleins de moustiques et qu’il les attire… Imaginez un sac à dos se frappant à coups de sangle dès que personne ne le regarde, c’est un spectacle à mourir de rire !

Mon grand rêve ici en Amérique du Sud est de voir un maximum de félins et en particulier le grand jaguar. J’ai entendu les proprios dire qu’ici c’est comme au Pantanal au Brésil, alors je me dis que ça le fera peut-être ! ou en tout cas, qu’on va se régaler en termes de rencontres.

Ça a mal commencé, les proprios sont revenus d’une balade guidée où ils n’ont rien vu ! comment est ce possible alors que de là où je suis j’entends de nombreux bruits d’animaux, pépiements d’oiseaux, grognements etc… ils y sont allés les yeux fermés ce n’est pas possible !

Frustrés de leur échec, je les entends dire qu’ils vont repartir au plus tôt. Je ne veux pas !!! comment voir un jaguar si on repart aussi vite ? il faut que je fasse quelque chose.

J’en étais là de mes réflexions quand je vis une ombre passer subrepticement dans mon champ de vision.

4 pattes… 1 longue queue… des poils… une belle moustache… youpi ! un chat ! on aurait dit qu’il chassait une souris que j’entendais couiner sous une armoire. Je l’interpelais :

« Salut le chat ! comment vas-tu ? »

Ses oreilles ne frémirent même pas… est ce qu’il était sourd ?

« Hé Ho ! le chat ! c’est moi qui te parle !, criai je plus fort »

Je vis ses moustaches tressaillir. Je continuai donc en parlant encore plus fort. Dans son coin, Globe se recroquevillait, ne voulant surtout pas être approché.

« Youhou ! regarde moi ! »

La souris, alertée par mon boucan, fila par un trou dans le mur.

Le chat, dépité, s’approcha de moi d’une démarche lente et chaloupée. Il s’assit en face de moi, se lécha consciencieusement la patte et me dit :

« Comment comptes tu régler ta dette ? Ma dette ? Quelle dette ?

– Ne fais pas l’innocent, tu as fait fuir mon dîner à hurler comme ça.

– Ah… mais… euh… je ne voulais pas…

– Peu importe, tu as une dette envers moi désormais.

– Mais tu comprends… j’adore les chats et les félins de manière générale, je voulais juste t’admirer !

– Je ne suis pas n’importe quel chat ! je suis un chat sauvage !

– Waouh… ta robe est magnifique ! tu es presqu’aussi beau qu’un jaguar !

– Presque ???? (Il sortit ses griffes d’un air menaçant)

– Beaucoup plus beau je voulais dire !

– C’est bien ce que je me disais… Et donc, cette dette ? Comment comptes tu la régler ?

– Euh… attends j’ai une idée ! mes proprios vont la régler pour moi !

– Pfffff la domesticité… et dire que tu en es fier… je suis un indépendant moi…

– Oui oui, ok, mais ce sont eux mes domestiques… en quelque sorte !

– Ah oui ? J’aimerais bien voir ça !

– Mais oui ! j’ai juste besoin que tu me donnes un coup de main, enfin je veux dire… un coup de patte !

– Quoi donc ?

– Voilà, ils veulent voir des animaux. Si tu les aides, je sais qu’ils te donneront des trucs à manger.

– Je ne fais pas dans la mendicité !

– Mais non ! vois plutôt les choses comme moi : tu leur démontres ta supériorité et en reconnaissance ils te font des offrandes ! »

Les yeux du prédateur pétillèrent. Et c’est ainsi que je réglais ma dette. Michta les accompagna et leur signala des oiseaux, des caïmans, des singes hurleurs et même un tatou ! Heureux, les proprios le gâtèrent, et il se permis de faire la fine bouche, ne prenant qu’une partie des offrandes. Grâce à ce petit stratagème, on resta plus longtemps et j’en pris plein les yeux. Pas de jaguar pour le moment mais je n’abandonne pas !

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admin5581

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